Céline B. La Terreur
C'est du gâteau
Maison de la culture de Maisonneuve,
4200, rue Ontario Est, Montréal, QC
Vernissage : Samedi, 25 mars, 14h à 16h
CÉLINE B. LA TERREUR
C'EST DU GÂTEAU
Maison de la culture de Maisonneuve
25 mars - 23 avril 2023
> Entre 13h00 et 17h00
Depuis 2004, l’artiste féministe multidisciplinaire Céline B. La Terreur aborde le sujet de la condition de la femme par des installations qui intègrent peinture, dessin, sculpture, photographie, performance et vidéo.
C’est du gâteau est une installation qui nous invite à entrer dans une salle de banquet parée d’artefacts artistiques, de tableaux et de sculptures.
S’érigeant au centre de la pièce, un majestueux gâteau de mariage attire notre regard. Un somptueux buffet composé de pâtisseries, submergées de glaçage, complète le festin.
Le tout semble si délicieux et raffiné ! Un décor de rêve, romantique à souhait!
Cependant les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être à première vue. En faisant le tour de ces sculptures, nous sommes confrontés à des découvertes surprenantes.
En effet, force est de constater que, çà et là, incorporés dans les artefacts et les douceurs, surgissent d’immondes amas de cheveux, d’os et de sang. Ces objets, qui paraissaient si ravissants de prime abord, se transforment ainsi en un amas d’effroyables objets sanguinolents, symboles de violence. Les tableaux, en poudre d’or, ne comportent qu’un seul mot : Violence, Agitation, Altercation, Abdication. Autant de messages d’appel à l’aide.
Sans vouloir minimiser la violence conjugale à laquelle certains hommes sont soumis, par le biais de C’est du gâteau, Céline B. La Terreur met l’accent sur le fait que trop souvent la violence conjugale faite aux femmes est une condition inquiétante et globalement répandue. La violence assujettit trop de femmes à vivre dans la frayeur et la douleur. Trop paralysées par l’effroi pour pouvoir s’en dérober, elles subissent des traumatismes au quotidien, vivent dans une terreur latente, victimes d’agressions menant parfois à une effroyable mort.
Depuis le 19e siècle, les femmes se sont souvent approprié des codes dominants et oppressants dans le but de les dénoncer.
Céline B. La Terreur s’approprie des codes de la féminité hérités du romantisme qui principalement lutte pour protéger le sublime et la beauté, tout en alludant à une intense expérience esthétique saturée d’émotions - comme la crainte, l'horreur et la terreur.
S’inscrivant dans le contexte de l’objet trouvé dans l'art contemporain (un objet souvent utilitaire, manufacturé ou naturel, qui n'a pas été conçu à l'origine dans un but artistique, mais qui a été réutilisé dans un contexte artistique), l’artiste incorpore dans ses gâteaux dentiers, cheveux, anneaux, bijoux, fourrures recyclées et autres.
Pour construire les structures de ses gâteaux, l’artiste utilise des matériaux recyclés, notamment du bois, du plastique ou du métal. Et de là, bâtissant avec une minutie spectaculaire d’innombrables couches superposées de peinture acrylique, elle forme des gâteaux.
Son imposant gâteau de mariage à plusieurs étages semble étonnamment réel.
À travers la satire, l’humour noir et l’irrévérence, cette mise en scène audacieuse et inattendue remet en question le mythe qui sous-entend que l’institution du mariage est symbole de bonheur.
Le travail de Céline B. La Terreur peut être identifié à la culture postmoderne par l'effacement des frontières traditionnelles entre culture et art, haute et basse culture.
La valeur esthétique n'est pas la seule raison du succès de l’installation. L'art, lorsqu'il est réussi, déclenche la réflexion et le débat.
C’est ce qu’accomplit C’est du gâteau.
— Joyce Yahouda, commissaire
*Présenté dans le cadre du CAM en tournée.
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