Électrons libres
Dans cette exposition, j’ai voulu présenter des œuvres qui mettent de l’avant les thèmes de l’indépendance, de la liberté, de la marginalité et même de l’anarchie. Voilà pourquoi j’ai choisi le titre d’Électrons libres, expression qui me semble regrouper toutes ces notions. Que ce soit au sens physique ou figuré, que l’on parle d’une particule ou d’un individu, l’électron libre évolue en ayant peu d’attaches avec son milieu. Il ne se soucie pas des conventions et remet en question l’ordre établi.
L’idée de l’électron libre se décline de différentes façons dans la présente exposition.
Elle se traduit dans certaines oeuvres par l’évocation de caractéristiques physiques de l’atome. Ce peut être par une sorte de jeu de forces gravitationnelles comme dans les dessins de Stephen Schofield ou par des mouvements rapides et multidirectionnels comme dans la photographie d’Alana Riley. Dans la même veine, le tableau de David Elliott rappelle le modèle atomique avec des images disparates virevoltant en orbite autour d’un perroquet qui joue le rôle du noyau.
Dans certains cas, c’est davantage la référence à l’indépendance des individus qui me semble significative. L’indépendance de ceux qui se révoltent, se rebellent, ne tiennent pas compte de l’opinion des autres quitte à fuir ou même mourir. C’est ce que je retrouve dans la vidéo de Céline B. La Terreur, qui s’approprie Carmen (opéra de Bizet mettant en scène une femme rebelle qui mourra en revendiquant son indépendance) dans son hommage heavy métal à la chanteuse Maria Callas (une autre femme qui a fait fi des conventions, dont celles de l’opéra à son époque). Ce caractère irrévérencieux se retrouve dans les œuvres de Michel Niquette et d’Adrian Norvid. Le premier s’attaque avec rage au pouvoir gigantesque des entreprises internationales (dans la série intitulée fuck) et montre aussi des individus en marge de la société (criminels recherchés, fugueurs…). Dans ses dessins, le second a créé un petit monde chaotique peuplé de marginaux, d’excentriques qui ont un rapport plutôt désinvolte à la société qui les entoure.
Dans l’œuvre d’Ana Rewakowicz s’énonce l’indépendance d’un mode de vie nomade et technologiquement autonome. Par ailleurs, avec ses déplacements dans différents pays, l’artiste remet en question le fait qu’un individu se définit par son appartenance à un lieu.
Chez Massimo Guerrera, l’indépendance prend plutôt sa source dans la vie intérieure des individus. Les processus de réflexion, de méditation et d’introspection présentés par Guerrera semblent mener à une autonomie de la pensée et du jugement. Quant à elle, l’œuvre d’Élise Provencher interroge la folie et la notion de personnalités multiples pour remettre en question la vision normalisante de l’individu dans nos sociétés.
Enfin, zipertatou crée une fission dans le monde réel, il nous présente un univers fantastique où des arachides forment une joyeuse société axée sur les loisirs et le plaisir. En s’inspirant de l’imagination fertile des enfants, il construit un monde où symboliquement, il est possible de jouir de plus de liberté.
Yan Romanesky
Yan Romanesky remercie Philippe Chevrette pour sa précieuse collaboration.
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